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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 17:46

Une fois n'est pas coutume, je vais aborder ici un sujet un peu plus délicat que les palais des sheikhs et la beauté du désert.


Apparemment, le débat sur le "voile" fait fureur en France. Alors que le sujet devient de plus en plus tabou, que les petits incidents se multiplient, que les médias se jettent sur ces faits divers avec autant de voracité que des vautours sur un dromadaire en train de mourir... il est intéressant de voir comment les choses se passent ici.


Du voile et du foulard

Ici, donc, 100% des femmes émiraties portent le "voile". Mais le terme "voile" (et à plus forte raison "voile islamique") est incorrect. La plupart portent le hijab, foulard qui couvre partiellement les cheveux et le cou, et d'autres portent le niqab, voile qui ne laisse paraître que les yeux.


Ce n'est pas un vêtement islamique, puisque rien dans le Coran ne précise quoi que ce soit sur ce point, mais un vêtement traditionnel arabe. Pour le hijab, qui a été interdit en France dans les écoles et les lycées, le terme de "foulard arabe" aurait donc été plus adapté (mais sans doute moins vendeur) que "voile islamique".


Comment ça se passe aux Emirats ?

Force est de constater ça se passe bien.

Voyons quels problèmes pose le hijab ; à part celui de montrer à tout le monde qu'une femme est musulmane (mais ici, du moment qu'elle Emiratie, elle est musulmane), aucun. Le hijab permet les contrôles d'identité, les femmes peuvent faire du sport avec, vivre normalement ...


Pour ce qui est du niqab, on peut difficilement contrôler l'identité de la personne. Ca pourrait poser problème dans les banques, ou lors d'un contrôle routier, ou plus généralement à chaque contrôle d'identité. Pour répondre à ça, les policiers s'assurent ici que ces femmes sont contrôlées par des femmes. Seule une femme (policier, banquière...) peut demander à une autre femme d'enlever son voile pour s'assurer de son identité. Et comme les femmes sont présentes dans toutes les administrations, ça ne pose globalement pas de problème.


Les Emiratis sont très tolérants vis-à-vis de nos coutumes ; les femmes européennes peuvent se balader en mini-jupe si elles le souhaitent, se mettre en bikini sur la plage sans que ça ne choque personne ; elles ne sont pas du tout obligées de porter ni voile, ni foulard.


Droits et libertés de la femme

Les femmes sont-elles libres de ne pas porter le hijab ou le niqab ? Difficile à dire, forcément. Et évidemment, les statistiques sur le sujet ne courent pas les rues.


Cependant, j'ai pu noter un indice qui donne une première piste de réponse. Quand les Emiratis viennent en France (et ils adorent venir en France), hommes comme femmes s'habillent à l'européenne. Et les maris n'obligent pas leur(s) femme(s) à porter un voile ou un foulard. Mais tout n'est pas noir ou blanc (à part les vêtements), et il est sûr qu'une femme qui ne porte pas le voile au quotidien devra encore affronter de nombreuses réticences de la part de sa famille et de la société, même si les mentalités évoluent peu à peu.


Pourquoi le portent-elles aux Emirats si elles ont le droit de ne pas le faire ? Parce qu'ici, les hommes aussi portent un couvre-chef (le keffieh), et que ça protège du soleil. Autre raison, le regard des hommes du sous-continent indien est souvent plus qu'insistant (je reparlerai de ça plus tard), et un hijab ou à plus forte raison un niqab, protège aussi de ce regard dérangeant.


Mais que disent les droits de l'homme ?

On en parle peu en France, mais la commission des droits de l'homme ne cesse de rappeler la France à l'ordre pour ses dérives sur le sujet et ses atteintes aux libertés fondamentales (de nombreux autres pays l'ont fait aussi, dont les Emirats, qui ont fait part de leur inquiétude). Je vous invite à lire ces articles de Human Right Watch sur l'interdiction du hijab dans les écoles, et celui sur le projet de loi sur la burqa. Ils sont assez alarmants, et leur point de vue n'est pas beaucoup relayé par les médias ; comme quoi la tolérance ne fait pas recette en termes d'audimat...

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 10:32

familleGénéralement, quand on parles des Emirats en France, on s'imagine des enturbannés qui font porter la burka à leur femme. Cliché !

 

Déjà, le turban est d'origine asiatique. Porté à l'origine par les Perses (les Iraniens), il s'est étendu aux Ottomans (les Turcs) et est aujourd'hui encore porté dans certaines régions de l'Inde et du Pakistan. Mais les arabes ne l'ont jamais porté.

La Burka (ce voile intégrale avec un grillage pour les yeux), c'est afghan, et les Emiraties n'en ont jamais porté non plus.

 

Alors comment s'habillent-ils ?

Déjà, hommes et femmes portent des "voiles" et des "robes" à manches longues. Quand on arrive dans la péninsule arabique, on comprend rapidement pourquoi ; il faut pouvoir se protéger du soleil et du sable, et il fait très chaud. Au dessus de 37°C, plus on est couvert, et mieux on est ; c'est donc le vêtement le plus adapté.

 

Les femmes

Elles portent l'abaya, cette longue robe noire, et un hijab (le foulard qui couvre le cou et une partie des cheveux). Elles rajoutent parfois le niqab, qui couvre la bouche et le front pour ne laisser plus paraître que les yeux. Elles sont toutes en noir, et portent des vêtements très à la mode en dessous de leur abaya, qu'elles s'empressent d'enlever quand elles sont entre femmes ou chez elles.

 

Les hommes

Les hommes portent la Dishdash (longue robe blanche) et le keffieh (foulard). Le keffieh traditionnel est blanc et tenu par l'agal, ces sortes de tuyaux noirs. Les jeunes préfèrent les keffieh rouges et blancs, comme celui que portait Yasser Arafat, et l'attachent autour de la tête pour éviter d'avoir à porter les agal.

 

Tous les Emiratis, de 5 à 6 ans pour les hommes, et du début de la puberté pour les femmes, jusqu'aux plus vieux, hommes comme femmes, portent la tenue traditionnelle.

 

Vêtements européens

Les Emiratis portent peu les vêtement occidentaux, en tous cas dans la rue. Ils en portent généralement en dessous de leur abaya ou de leur dishdash.

Lorsqu'ils vont en boîte de nuit ou dans des fêtes, même aux Emirats, ils adoptent le jean et les T-shirts moulants, hommes comme femmes. Peu le font encore (les boîtes de nuit étant souvent associées à l'alcool et à la débauche dans les esprits), mais il y en a de plus en plus, surtout à Dubaï.

Et lorsqu'ils viennent en Europe, pour ne pas être dévisagés comme des bêtes curieuses, ils s'habillent à l'européenne, hommes comme femmes. Et comme ils sont riches, ils adorent les vêtements des grandes marques européennes.

 

Culture et religion

Ce vêtement fait partie intégrante de leur culture. Et comme ils sont peu nombreux dans leur pays, porter ces vêtements est aussi une manière d'affirmer leur identité et de ne pas la perdre pour rentrer dans le moule occidental.

Est-ce un vêtement religieux ou culturel ? La question n'a pas de sens aux Emirats, puisque religion, culture et société ne sont pas dissociés. Leur société est basée sur la religion, leur culture est religieuse, et tous les Emiratis sont musulmans. Rien dans l'islam n'impose aux hommes ou aux femmes de s'habiller comme ça ; mais ce vêtement est un signe d'appartenance à la culture arabe et à la religion musulmane.

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 18:56

Calligraphie-arabe.jpgQuelle langue parle-t-on aux Emirats ?

On pourrait résumer ça en une phrase : la langue officielle est l'arabe, la langue la plus parlée est l'ourdou, et tout le monde parle anglais.

 

L'arabe :

C'est la langue historique des Emirats. C'est la langue maternelle des Emiratis, la langue sainte de l'Islam, donc la langue officielle des Emirats arabes unis. Tous les panneaux sont en arabe (sous-titré anglais), et la majeure partie des médias sont en arabe.

 

L'anglais :

Quand il y a autant de nationalités différentes dans un même pays, on est bien obligé de choisir une langue commune pour se comprendre. Le fait d'être un ancien protectorat britannique aidant, tout le monde (à quelques très rares exceptions près, notamment dans les campagnes) parle anglais.
Tous les panneaux et les documents officiels sont doublés en anglais, et on trouve un très grand nombre de journaux, radios, télévisions en anglais. Quand on décroche au téléphone, qu'on fait une réunion,  une conférence, ou qu'on s'adresse à quelqu'un dans la rue, la langue utilisée sera presque invariablement l'anglais.

 

L'ourdou :

L'ourdou est la langue officielle du Pakistan, et une des langues officielles de l'Inde. Elle est parlée par tous les Indiens et les Pakistanais musulmans (les Indiens hindous parlant hindi). Comme ceux-ci représentent la majeure partie de la population, elle est de facto la langue la plus parlée aux Emirats.

 

Les autres :

Forcément, chaque population a sa langue maternelle et la parle avec ses compatriotes. On entend donc régulièrement du Tagalog (Philippines), de l'Indonésien, du Bengali ... Un joli brassage !

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 08:30

Si on reprend le fil de l'histoire, on peut voir qu'à un moment donné, les Emiratis se sont retrouvés avec beaucoup de sous et tout à construire.

Il n'avaient pas forcément le savoir-faire pour faire des maisons, des immeubles, des routes et des centrales, ils n'avaient pas non plus les matériaux, donc ils ont fait appel aux étrangers.


familleEn premier lieu, les anglais, qui étaient déjà là puisque c'était un protectorat britannique, sont restés et en ont profité pour faire des affaires sur place. Bien sûr, les entreprises européennes ont rapidement été intéressées, ainsi que les entreprises des pays voisins ; Egypte, Liban, Syrie principalement.

Mais surtout, un tel développement nécessite d'énormes besoins en main d'oeuvre. Comme les européens n'ont pas envie de s'expatrier pour pousser des brouettes sur les chantiers, ramasser les poubelles ou faire le ménage, que les Emiratis ne rêvaient pas de ça non plus, il fallait trouver autre chose. Coup de chance, le Pakistan et l'Inde disposent d'une quantité impressionnante de main d'oeuvre, et qui ne trouve pas toujours du boulot dans son pays d'origine.

 

Comme les Emirats sont un pays musulman, ce sont surtout les musulmans qui sont venus. Les Indiens et les Pakistanais, bien sûr, mais aussi les Indonésiens (l'Indonésie est le plus grand pays musulman au monde), et les Philippins.

 

Plus récemment, ce sont les chinois qui commencent à venir, attirés par le développement économique important (environ 12% de croissance par an) des Emirats.

 

Si on résume, on trouve aux Emirats:

- une grosse majorité (plus de 50 %) d'Indiens, Pakistanais, Sri Lankais et Bangladeshi

- une part importante d'Asiatiques (principalement Philippins et Indonésiens)

- une forte minorité des pays arabes (surtout Egypte, Syrie et Liban)

- une forte minorité d'Européens (majoritairement des Anglais, et pas mal d'Allemands, Italiens, Espagnols, Roumains, et Français)

- des Australiens (difficilement classables dans une catégorie, mais finalement relativement présents ici)

- et des Chinois, qui font leur arrivée dans le pays.

 

Pour le reste, on voit peu d'Etats-Uniens, peu de Sud-Américains, et très peu d'Africains (à l'exception des Egyptiens, bien sûr, plus quelques Soudanais et Ethiopiens, qui sont aussi des pays musulmans).

 

Et les Emiratis dans tout ça ? Ils ne représentent aujourd'hui qu'entre 10% et 15% de la population (moins de 10% selon certaines estimations). Alors forcément, ça pose pas mal de questions, notamment d'identité nationale, de contrôle du pays, de culture... Et c'est intéressant de voir que sur certaines de ces questions, on a beaucoup à apprendre d'eux !

(En photo, vous avez la "famille type" moderne des Emirats. Je reviendrai sur l'aspect famille, notamment pour parler de la place de la femme, de l'habillement, et du recul de la natalité aux Emirats)

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30 avril 2010 5 30 /04 /avril /2010 09:29

Sheikh-Zayed.JPGReprenons les choses où on les avait laissées : 1960, chameaux, désert et bédouins.

 

Jusqu'à ce que ... oh miracle ! Alors qu'on croyait que les Emirats n'avaient pas une goutte de pétrole, ils se trouvent qu'ils en ont. Et pas qu'un peu ; ils ont les troisièmes plus grosses réserves du monde.

 

A cette époque, il y a deux familles puissantes aux Emirats : les Al Maktoum et les Al Nahyan. Ils sont d'ailleurs cousins éloignés. Les Al Maktoum sont émirs de Dubaï, et les Al Nahyan émirs d'Abu Dhabi. Et comme souvent dans ce cas, ils sont rivaux.

Et, pas de chance pour les Al Maktoum, c'est sur le territoire d'Abu Dhabi qu'on a trouvé du pétrole.

 

Déjà à cette époque, le pétrole se vend bien. La famille Al Nahyan devient donc très riche. Zayed bin Sultan Al Nahyan (en photo) est alors un homme charismatique qui rêve de grandeur pour son peuple. Il met tout en place pour tirer parti de l'or noir.


Rapidement, les Britanniques sont dépassés par le poids financier de Zayed. Ils acceptent de lever leur protectorat sur les Emirats en 1968.

On se retrouve donc avec 9 émirats : Abu Dhabi, Dubaï, Sharjah, Fujaïrah, Ras-al-Khaimah, Ajman, Umm-al Qaiwaïn, plus Bahrein et Qatar.

 

Comme Qatar et Bahrein ont aussi découvert du pétrole entre temps, ils ne parviennent pas à se mettre d'accord avec Zayed sur qui prendra le pouvoir. Du coup, ils font chacun un état de leur côté, et en 1971, Sheikh Zayed, qui a bien compris que l'union fait la force, prend sous sa coupe les 6 autres émirats qui composent aujourd'hui les émirats arabes unis. Il en est le président, et Maktoum bin Rachid al Maktoum, émir de Dubaï, devient premier ministre. (Je reviendrai plus tard sur l'organisation politique des émirats, qui est très intéressante et très différente de nos régimes occidentaux.)

 

Il faut savoir que les revenus du pétrole reviennent en grande partie à la famille Al Nahyan. Aujourd'hui, cela représente 150 millions de dollars par jour. Donc, que faire de cet argent ?

  • En premier, tout ce qui leur manquait avant : des habitations, des hopitaux, des écoles, de l'eau (par désalinisation), importer de la nourriture ...
  • Ensuite, répartir les richesses : parce que si une famille garde tout pour elle, ça fait un système bancal. Je reviendrai plus tard sur la manière de répartir la richesse, mais c'est très bien fait. Absolument aucun Emirati n'est pauvre, loin de là.
  • Se diversifier et ne pas dépendre que du pétrole, et ne pas retomber dans la pauvreté en cas de coup dur,
  • Enfin, exister sur la scène internationale, financière et militaire pour éviter les attaques de certains pays voisins. En effet, l'Iran a profité de la fondation des émirats pour leur piquer trois îles riches en pétrole, qu'ils n'ont jamais récupérées, et de telles richesse attirent les convoitises (rappelez vous du Koweït avec Saddam Hussein en 1990).

En bref, ils veulent faire quelque chose de durable (mais ils donnent à ce mot un sens légèrement différent de celui qu'on lui donne en Europe).

 

Tout ça nous a amené à il y a quelques années. Je vais détailler et expliquer plein de choses que je ne fais qu'aborder ici, mais quasiment toute la société découle de cette histoire particulière.

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25 avril 2010 7 25 /04 /avril /2010 10:33

Pour que vous compreniez la suite de l'histoire, je suis obligé de faire un petit point sur les noms aux Emirats.

 

Le président actuel du pays est Sheikh Khalifa bin Zayed Al Nahyan.

La première fois qu'on voit ce nom, on se dit : comment je vais retenir ça ? D'autant plus que les noms de rue sont pareils : d'ailleurs j'habite dans la Sheikh Khalifa bin Zayed al Nahyan street (en fait, on dit Khalifa street pour faire plus court, ou "la 3").

 

Si on détaille, ça donne :Sheikh-Florent-bin-Christophe-Al-Guignard.jpg

  • Sheikh, parfois orthographié Cheikh (se prononce cher, avec le r final prononcé comme le j espagnol), et Sheikha pour les filles. C'est son titre : ça veut dire sage, ou vieux (eh oui c'est synonyme en arabe), et c'est l'équivalent du Sir anglais. Détail amusant, c'est ce mot qui a donné son nom aux échecs (échec et mat vient de l'arabe cheikh mat qu'on peut traduire par "le roi est pris").
  • Khalifa : c'est son prénom, et ça se prononce Ralifa (avec le r guttural comme le j espagnol)
  • bin Zayed : ça veut dire "fils de Zayed". Cette partie du nom, qu'on écrit aussi ben + prénom du père, s'est parfois transformé en nom de famille au fil du temps. De nombreux noms de familles maghrébins et arabes commencent par Ben (Ben-Ali, Benladen, Benzema...).
  • Al Nahyan : ça se traduit par "de la famille Nahyan", c'est donc son nom de famille.

C'est très pratique pour la généalogie puisqu'on connaît le nom du père en regardant le nom du fils. Parfois, ils font même remonter ça jusqu'au grand-père. Ca donnerait Sheikh Khalifa bin Zayed bin Sultan Al Nahyan.

 

Vous l'avez compris, le père de Khalifa, fondateur et premier président des Emirats, s'appelle donc Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan. C'est une figure incontournable aux émirats ; le père de la nation.

 

Attention : ce système de noms est spécifique aux Emirats, et à quelques pays voisins. Ces conventions sont complètement différentes si vous allez en Egypte, au Maroc ou en Tunisie.

 

Désormais, vous pouvez donc m'appeler Sheikh Florent bin Christophe Al Guignard, en toute simplicité.

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 08:21

Vous avez peut-être déjà commencé à le remarquer, les émirats arabes unis sont un pays à part. Vraiment à part.

 

Maintenant que j'ai internet à la maison, je vais enfin pouvoir vous faire découvrir la société émiratie (on peut dire émirati ou émirien, pour tout ce qui se rapporte aux émirats), et pourquoi elle est si particulière et pleine de surprises.

Mais on ne peut pas la comprendre sans connaître un tout petit peu son histoire ; retournons donc un peu dans le passé.

 

Au tout début : des bédouins marchandsdésert

Les premières traces de civilisation aux Emirats remontent à plus de 7500 ans. Les fouilles archéologiques montrent qu'il s'agissait déjà à l'époque d'un peuple qui pratiquait le commerce et qui était plutôt nomade que sédentaire.

Car déjà à l'époque, le coin est un désert de sable, sans animaux à part quelques chameaux, et sans eau, donc sans végétation. Seuls de rares oasis permettent de faire pousser des palmiers et quelques rares cultures.

Il faut donc se déplacer pour survivre et les habitants de la région sont très naturellement marchands et nomades.

 

Arrivée de l'Islam

Premier gros changement au VIIe siècle. Les émissaires de Mahomet arrivent dans la région et tout ce petit monde se convertit à l'islam. Avec l'islam vient la langue arabe et toute la culture qui va avec : l'art islamique, l'écriture, mais aussi les mathématiques, l'astronomie ...

Les Emirats, qui sont encore loin de s'appeler comme ça, servent même de base à la conquête islamique de la Perse (aujourd'hui l'Iran).

 

De très bons marins

Comme l'emplacement est intéressant (les émirats sont à la porte du golfe persique), ils vont se développer par la mer. Les arabes sont de très bons marins, et les tribus émiraties profitent de l'aide de leur frères musulmans ; ils savent calculer leur position en mer en fonction des étoiles bien avant les européens, et ils profitent d'une position assez centrale pour faire du commerce maritime, notamment avec les Indes et la Chine.

On dit même que ce sont eux qui aiguillèrent Marco Polo au XIIIe siècle pour trouver le chemin jusqu'en Chine.

 

Les Européens s'en mêlent

Mais rapidement, les Européens se mettent à voyager, à coloniser, et sont très intéressés par l'Inde et l'Asie. Au XVIIe siècle, ils se rendent compte que les tribus émiraties représentent une menace pour leurs flottes commerciales.

Les britanniques, puis les portugais attaquent les ports émiratis. Bien sûr, ils ne se laissent pas faire, et par un jeu d'alliance tournante (comme c'était souvent le cas à l'époque), ils infligent même quelques belles défaites aux Européens.

Mais ceux-ci sont plus riches et mieux armés. Les britanniques remportent une série de victoires, jusqu'en 1820, ou les Anglais imposent une trève aux émirats. Ils s'engagent à les protéger en échange de l'arrêt des combats et de la piraterie. Les Etats de la Trève, précurseurs des Emirats, sont nés.

 

On enfile des perles ...

Sous protectorat britannique, les Emirats retrouvent la paix... mais toujours pas la richesse, les anglais ayant mis le commerce maritime bien sous contrôle. Ils survivent grâce au commerce des perles, mais cela ne les rend pas très riches pour autant.

Les deux guerres mondiales, la crise de 29, et l'arrivée des perles de synthèse auront raison de l'industrie perlière des émirats, et ceux-ci retombent dans la pauvreté.

 

Et nous voilà en 1960

Cela nous amène en 1960. Alors que le reste du monde s'est développé, les émirats restent sous protectorat anglais, vivant majoritairement dans le désert du commerce en caravanes de chameaux. Les bédouins vivent comme ils peuvent, et à peu près personne dans le monde ne s'intéresse à eux. Ils souffrent de la chaleur, de la soif, n'ont pas de ressources, une alimentation peu variée, quasiment pas de soins ni d'éducation.

A cette époque, Dubaï est un petit village dont les habitations ne dépassent pas deux étages.

Bref, c'est pas la joie !

 

Jusqu'à ce que .... (vous vous doutez bien de ce qui va arriver, non ?)

On verra ça dans un prochain épisode, parce que cet article commence à être franchement long. Mais je vous le promets pour les prochains jours.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 09:45

monnaie.JPGVoilà, comme ça au moins, ce jeu de mot est fait ; c'est à peu près le seul qu'il y a à faire avec Abu Dhabi, je pense ! Cet article parlera donc de la monnaie des émirats et du prix de la vie.


Commençons par le début : aux émirats on paye en dirhams, mais pas les mêmes qu'au Maroc ; ce sont les dirhams des émirats (AED).


Côté prix de la vie, c'est plutôt sympa. En fait, il y a les choses de tous les jours, qui sont nettement moins chères qu'en France, et les activités touristiques ou de luxe, qui sont au même prix, voire bien plus chères qu'en France.

 

Pour vous donner quelques repères, le midi je vais manger au restaurant, la plupart du temps indonésien, philippin, indien ou pakistanais, pour 4€ (buffet à volonté).

Pour les vêtements, vous pouvez trouver des chemises à 5 €, des costumes à 30 €, des paires de chaussures à 10 € et des polos ou T-shirts à 3€ (par contre, il y a des chances que la qualité ne soit pas optimale, et que la marque indiquée sur le vêtement ne soit pas exactement la bonne).

Même à carrefour, la viande brésilienne, les légumes espagnols et les pâtes françaises sont moins chères qu'en France ! Pourquoi ? Parce qu'en France, pour protéger notre agriculture et nos élevages, on taxe pas mal tout ce qu'on importe (ce qui explique qu'on paye deux fois plus chère notre viande brésilienne), et qu'en plus, il n'y a pas de taxes ni de charges aux émirats (donc vous enlevez 20% de TVA, plus une main d'oeuvre moins chère).

 

Je vous ai réservé le meilleur pour la fin : l'essence. J'ai fait mon premier plein il y a 2 jours pour un total de ... 50 Dirhams, soit 10 €.

En fait, le prix du brut est quasiment le même qu'en France, mais en France, vous rajoutez la TIPP (qui représente 60% du prix) + la TVA, et vous avez ce qu'on paye à la pompe.

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 12:54

Après les débuts d'Abu Dhabi, je vous propose de voir la vue d'Abu Dhabi d'en bas. En d'autres termes, à quoi ça ressemble Abu Dhabi ?

 

La ville est vraiment différente de ce qu'on peut avoir en France. Si à Paris la norme c'est  5 ou 6 étages, ici la norme est plustôt à 20 étages.

 

Comme la ville a poussé d'un coup, ils l'ont quadrillé à l'Américaine. C'est d'ailleurs assez pratique pour s'y retrouver, puisque les rues sont numérotées, les impaires étant perpendiculaires au paires.

Et heureusement, puisque les adresses n'existent pas ici ! En effet, pas de numéro d'immeubles, ni même de boîte aux lettres (pour allez chercher votre courrier, il faut aller à la poste centrale). Donc pour dire où on habite, il faut décrire : pour ma part, c'est "en face du Royal Méridien", l'hôtel qui est sur la deuxième photo.

 

Sur la première photo, une rue typique d'Abu Dhabi ; des palmiers au milieu et une rue très large (6 ou 8 voies normalement) pour permettre de bien circuler. Malgré ça, ça bouchonne quand même aux heures de pointe.La ville est très verte, puisqu'il y a des palmiers au milieu de chaque rue, souvent des pelouses sur le côté et de très nombreux parcs. Ca amène un peu de fraîcheur aux heures chaudes de la journée, et ça permet d'entendre les oiseaux d'à peu près partout dans la ville.


Le matin, le soleil se reflète sur les façades en verre des grands immeubles, ce qui fait qu'on a en permanence 5 ou 6 soleils différents. C'est très agréable le matin, moins après parce qu'il fait trop chaud et qu'on préfèrerait que le soleil se reflète un peu moins.

 

Sur la troisième photo, l'immeuble dans le quel se trouve mon bureau : la Al Salmein Golden Tower.

 

Enfin pour finir, la ville se construit encore très rapidement, et les immeubles poussent comme des pâquerettes comme sur la dernière photo : ces quatres immeubles de quelques centaines de mètres de haut ne sont en fait qu'un seul hôtel !

 

hamdan streetle royal meridien

golden towerbanana tower

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