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5 octobre 2010 2 05 /10 /octobre /2010 13:34

Les inégalités sociales sont très très grandes aux Emirats arabes unis. Et ce n'est rien de le dire. 

Pour mieux se rendre compte de ce que ça représente vraiment, je vais vous détailler les classes sociales aux Emirats.

 

La noblesse

Ce sont les Emiratis, et les ressortissants des pays du GCC.

Ils sont riches, ils détiennent tous les pouvoirs et sont complètement au-dessus des lois. Personne ne peut imaginer un jour gagner un procès contre un Emirati par exemple.

 

Ce pouvoir, ils ne le doivent qu'à leur naissance ; ils sont nés Emiratis, le resteront toute leur vie, et ils sont donc assurés de ne jamais manquer de rien toute leur vie durant. Ce sont les autres classes sociales qui travaillent pour eux, et le gouvernement qui leur fournit tout ce dont ils ont besoin.

Enfin, ils méprisent complètement les Indiens et les Pakistanais, qu'ils considèrent comme leurs serviteurs.

Ils représentent environ 10% de la population des Emirats.

 

Le "clergé"

sheikh-charlie-et-flo.JPGLe clergé représente environ 10 % de la population également. Il s'agit des expatriés occidentaux.

 

Ils sont riches, pas autant que la noblesse, mais suffisamment pour mener une vie confortable vivre dans un certain luxe. Ils n'ont pas le pouvoir, car ils ne sont pas nés Emiratis, mais ils détiennent une autorité non négligeable ; ils ont un savoir-faire que la noblesse n'a pas.

Grâce à ce savoir-faire technique, ils sont très liés à la noblesse, de laquelle ils tirent leurs revenus. Le clergé et la noblesse sont très dépendants les uns des autres ; les premiers ont le pouvoir et l'argent, les seconds ont le savoir-faire et font tourner le pays.

 

On peut presque distinguer le haut-clergé du bas-clergé. Alors que le haut-clergé fricote plutôt avec la noblesse, le bas-clergé travaille avec les Indiens et les Pakistanais. Sans toutefois partager leur condition (ils font toujours partie du clergé quand même), ils sont sûrement plus sensibles à leur cause, et montrent d'avantage de respect pour eux.

 

En photo, le clergé se déguise en noblesse.


Le Tiers-Etat

Eux représentent 80 % de la population. Peu payés, peu ou pas du tout considérés par la noblesse et le clergé, vivant dans des conditions souvent proches du déplorable, ils sont la masse énorme qui fait véritablement tourner le pays. Ils sont les serviteurs de la noblesse. 

 

Le Tiers Etat, ce sont les ouvriers indiens, les chauffeurs pakistanais, les "maid" (bonnes) indonésiennes, les prostituées philippines, les restaurateurs bangladeshis, bref, l'immense masse des petites mains qui sont indispensables au bon fonctionnement du pays, et qui assure les métiers que les Emiratis ne feraient pour rien au monde.

 

 

Mais dites-moi, ça ne vous rappelle rien ? Si ? (Si la réponse est non, je vous conseille sérieusement de relire l'Histoire de France pour les Nuls, entre la page 1700 et 1789). 

Malgré tout, il y a entre la France du XVIIIe et les Emirats arabes unis d'aujourd'hui quelques différences fondamentales, qui font que le pays ne risque que très peu une révolution. Lesquelles ? Vous le saurez en lisant le prochain article à paraître sur ce blog, dans quelques jours (comme ça, si d'ici là il y a une révolution, ça me laisse le temps de changer mon analyse).

 

Retrouvez cet article (en fouillant un peu) sur le site Tout sur les Emirats arabes unis.

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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 09:41

Demain c'est la fin du Ramadan, et donc c'est la fête aux Emirats.

Pour cette occasion (appelée Eid el Fitr), des jours fériés (de 1 à 5) sont accordés. Mais comme à chaque fin de Ramadan, une petite scène rend fou les occidentaux qui aimeraient bien pouvoir s'organiser pour partir en week-end.

En effet, personne ne sait quand exactement vont tomber ces jours fériés. Tout dépend du Comité de visionnage de la lune, qui doit voir la nouvelle lune pour pouvoir déclarer la fin du Ramadan.

 

On le sait donc au dernier moment, les responsables religieux faisant tout pour préserver le suspense.

 

Après, pour les jours fériés, le public en prend généralement 5 ou 6, et les boîtes privées font un peu ce qu'elle veulent. Sur la dizaine de boîtes qui embauchent des VIE aux Emirats, pas une qui fait la même chose !

Pour ma part, j'ai eu mon mercredi et mon jeudi, et même si je l'ai appris la veille au soir, ça fait une bonne surprise.

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 17:28

7h37 : mon réveil sonne. On pourrait s'interroger sur le pourquoi du réveil à 7h37. La réponse est simple, c'est l'heure la plus tardive possible qui me permet de me réveiller, de prendre mon petit déjeuner, et d'arriver au boulot quelques minutes avant mon patron, soit aux alentours de 8h27. "Habile", diront certains, mais ça ne marche pas tous les jours. Peu honnête, diront d'autres, mais que celui qui n'a jamais mis sont réveil à 7h37 me jette la première pierre...

 

Comme tous les matins, je me lève et découvre avec émerveillement la vue de ma fenêtre, qui, malgré les brumes du matin dans mes yeux qui me donnent l'impression d'un paysage de Bretagne un soir de novembre alors qu'il n'y a pas un nuage, me donne le sourire (où ce qui ressemble à un sourire).

Mais ce matin-là, pas de jus de pamplemousse et de petit-déjeuner, parce que, qu'on se le dise, aujourd'hui, je fais ramadan. Le soleil étant levé (depuis bien plus tôt que 7h37, lui), pas le droit de boire ou de manger jusqu'au coucher du soleil.

 

La journée se passe au boulot, classique, mais avec la gorge sèche. C'est la principale difficulté du ramadan, ne pas boire. Avec la clim qui assèche l'air à l'intérieur, on a vite le gosier desséché. Et encore, je travaille en intérieur, mais je n'ose pas imaginer la difficulté pour les ouvriers qui bossent sur les chantiers de construction et transpirent toute la journée...


Finalement, le soleil se couche assez vite. L'iftar, moment où le muezzin se met à chanter pour officialiser la disparition de l'astre solaire, arrive vers 18h50, moment où tout le monde se rue sur la nourriture, laissant les rues et les magasins déserts comme jamais (c'est du coup le moment que choisissent les occidentaux pour aller faire leurs courses peinards). 

 

Une journée de ramadan, ce n'est pas si difficile que ça, et les mauvaises langues diront même que ça fait un peu fillette de ne faire qu'une journée, surtout quand j'ai à côté de mois des millions de musulmans qui le font tous les jours depuis déjà 3 semaines. Mais ça a quelques inconvénients : burger-king-ramadan-kareem.jpg

  • Déjà, c'est fatiguant. Pour que le jeûne soit moins difficile, les musulmans se couchent le plus tard possible, pour pouvoir manger le plus tard possible. Ils se couchent donc vers 5h du matin, et je vous laisse imaginer leur état de fatigue lorsqu'ils arrivent au travail. Ne pas manger, ça fatigue aussi, et du coup, ils font souvent la sieste en rentrant du boulot et jusqu'à l'Iftar. 
  • Ensuite, ça rend quasiment impossible la pratique du sport (dur de courir sans boire). Et vu qu'on profite du ramadan pour faire davantage de sport (squash et football en intérieur principalement), ce serait dommage de casser cet élan en faisant davantage le ramadan. 
  • Enfin, ce n'est pas très bon pour la santé. L'immense majorité des musulmans prend du poids pendant le ramadan, et pas qu'un peu. En effet, manger gras et sucré (comme en témoignent les pubs pour les fast food), seulement le soir, ce n'est pas le meilleur rythme alimentaire. 

Mais il y a aussi des avantages certains, surtout quand on ne fait pas le ramadan :

  • On sort plus tôt du boulot. Puisqu'on fait la journée en continu, les horaires sont aménagés. Le boulot finit à 15 h à EDF, 14h le jeudi, un peu plus tard pour les occidentaux. Et qu'est-ce que c'est agréable de sortir tôt ; ça permet de faire tout ce qu'on n'a pas le temps de faire d'habitude, comme du shopping, avoir un appartement propre et rangé (dans les limites du raisonnable, rassurez-vous), dormir plus...
  • La ville est déserte en journée, ce qui fait qu'on peut tranquillement aller faire ses courses, aller dans les parcs d'attraction aquatiques ou n'importe quel lieu public et se retrouver quasiment seul.

Le ramadan se terminera autour du 10 septembre, et ce sera l'Eïd el Fitr, moment de fête marqué par 2 jours fériés, et puis la vie Abu Dhabienne reprendra son cours normalement. Enfin, de manière normale pour les Emirats...

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 08:03

Abu Dhabi, 23h30, un soir en semaine. Je me promène dans une des petites ruelles sombres de mon quartier (en photo de jour), après un bon restaurant Pakistanais bien arrosé (d'eau et de thé, naturellement, puisque les restos Pakistanais ne servent pas d'alcool).

 

Pavés défoncés, peu d'activité, les quelques lampadaires blafards qui éclairent diffusent leur pâle lueur sur le paysage urbain qui s'offre à moi ; ruelle poussiéreuse, cartons qui s'entassent dans un coin, un chat famélique qui mange quelques ordures ; bienvenue dans un des petits quartiers Pakistanais d'Abu Dhabi. Appuyé contre un mur, un Pakistanais se racle la gorge avant de cracher par terre une quantité qu'on dromadaire lui-même serait à la peine de dégurgiter. Au début, ça choque. Après aussi, en fait.

mon quartier commercant

 

Je serais dans un quartier nord de Lima ou de Rio de Janeiro, je ne me baladerais sûrement pas dans un quartier comme ça la nuit tombée. Ou alors, je serais déjà en caleçon, dépouillé de mes vêtements, en train de courir pour échapper à la bande de malfrats qui me poursuivent en me criant "Ola Gringo !".

 

Mais ici à Abu Dhabi, rien de tout cela. Je me ballade l'esprit calme et serein, tout en sifflotant tranquillement un air dont j'ignore le titre parce qu'entendu sur cette mystérieuse mais néanmoins géniale radio qui n'a pas de nom et qui ne passe rien d'autre que de la musique... Mais je m'égare.

Tout ça pour dire que si je me promène l'air guilleret dans un quartier comme ça, c'est parce que la délinquance est très faible (quasiment inexistante) à Abu Dhabi. Pas d'histoire de vols, de pickpockets, de jeunes qui se font braquer par des grand-mères parce que leur retraite est insuffisante, ou de mères de familles qui attaquent des bulldogs, non, rien de tout cela ! Abu Dhabi est sûr, très sûr.

 

En quatre mois aux Emirats, je n'ai jamais entendu quelqu'un raconter qu'il s'était fait voler ses papiers, de l'argent ou quoi que ce soit d'autre. Au contraire, j'ai même entendu des gens raconter qu'ils avaient oublié leur portefeuille dans un lieu public et qu'on leur avait ramené intact.

Comble de la confiance, lorsque les Emiratis vont faire leurs courses, ils sont nombreux à laisser leur (très belle) voiture moteur allumé et clés sur le contact (ça va souvent ensemble, c'est vrai), pendant une demi-heure ou une heure, pour qu'elle soit fraîche quand ils la reprennent. C'est dire à quel point ils n'ont pas peur des vols.

C'est aussi dire à quel point ils s'en tapent des émissions de gaz à effet de serre et de gaspiller de l'essence, mais ceci est une autre histoire...

 

Plusieurs raisons selon moi à ce sentiment de sécurité absolue :

  • Déjà, les peines sont très lourdes ; risquer plusieurs années de prison pour avoir volé un portefeuille, le jeu n'en vaut pas forcément la chandelle. De plus, après la prison, c'est la reconduite à la frontière, et la plupart des Indiens et des Pakistanais n'ont pas trop envie de retourner chez eux (surtout les Pakistanais, parce qu'en ce moment c'est inondé, chez eux, et qu'ils préfèrent avoir les pieds au sec).
  • Mais surtout, la surveillance à Abu Dhabi est telle qu'il est impossible de réaliser quoi que ce soit sans se faire prendre. Toutes les rues sont équipées de caméra de surveillance, qui enregistrent automatiquement les plaques d'immatriculation, ce qui rend possible le fait de trouver une voiture n'importe où dans la ville en moins de 30 secondes, juste en rentrant le numéro de la plaque dans l'ordinateur.
  • Enfin, puisqu'on n'a pas le droit de rester aux Emirats sans avoir de travail, le chômage n'existe (quasiment) pas. Et les ouvriers de construction, qui sont les moins bien payés, ont des journées suffisamment crevantes pour ne pas avoir envie de jouer les Arsène Lupin de banlieue quand ils ont fini leur journée.

 

Pour toutes ces raisons, on peut continuer à se balader en tongs dans les petites ruelles mal éclairées d'Abu Dhabi tard le soir en sifflant... mais bon sang, quel est le titre de cette chanson ?

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10 août 2010 2 10 /08 /août /2010 19:51

Comme tous les ans, les musulmans du monde entier vont débuter ce soir le mois du Ramadan.

 

Le jeûne du Ramadan est un des cinq piliers de l'islam (avec la charité aux pauvres, le fait de croire en Dieu/Allah, le pélerinage à la Mecque, et la prière quotidienne). Pendant un mois entier, les musulmans ne doivent donc ni manger, ni boire, ni fumer, ni avoir de relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil.

Le but de cela, c'est de se libérer de la vie quotidienne pour se concentrer sur soi et sa conduite. Les musulmans s'efforcent donc d'être plus ouverts aux autres, plus généreux avec les pauvres, et plus tournés vers Allah qu'ils ne le sont d'habitude. Le fait de ne pas manger ni boire rappelle à ceux qui pratiquent le jeûne la chance d'avoir à manger et à boire tous les jours.

Seules exceptions, les personnes dont la santé pourrait être affectée par le jeûne sont exemptées de Ramadan : les plus vieux, les enfants, les malades et les femmes enceintes, par exemple.

Le Ramadan aux Emirats

Dans tous les Emirats arabes unis, il est donc interdit de boire, manger ou fumer en public pendant un mois. Si on se fait prendre à boire dans la rue par exemple, on peut être immédiatement envoyé en prison jusqu'à la fin du ramadan.

Les magasins d'alcool sont également fermés pendant toute la durée du ramadan, et les bars, hôtels et boîtes de nuit n'ont pas le droit de passer de musique (du coup, certains ferment pendant cette période).

Petit détail amusant ; les magasins, rues et bureaux sont souvent décorés pendant le ramadan, avec des décorations.... de Noël (enfin, celles qu'on sort pour Noël) ; guirlandes, étoiles, et boules de Noël, tout y est !

 

Toute l'activité tourne au ralenti ; la plupart des magasins sont fermés l'après-midi, les horaires de boulot sont aménagés (8h - 15h en non-stop pour les musulmans à EDF), bref ; la ville change complètement de face.

 

Côté "esprit du ramadan", si certains le respectent à la lettre, il est souvent détourné ; les musulmans font en effet de telles fêtes le soir, qu'ils mangent beaucoup plus qu'en temps normal. Il essaient aussi de se coucher le plus tard possible, pour ne pas avoir trop faim le lendemain, et sont du coup très fatigués, et parfois à fleur de peau.

 

De mon côté, j'essaierai de faire un mini-ramadan de 3 jours, pour voir ce que ça fait, et comment le corps réagit... A suivre sur ce blog bien entendu...

 

 

PS : Le rythme des articles publiés sur ce blog a un peu ralenti. Non pas que je n'ai plus rien à dire, au contraire, mais plutôt à cause de soirées et week-end trop chargés. Le ramadan devrait normalement me permettre de reprendre un rythme un peu plus élevé et enfin raconter ce que je fais sans avoir un mois de retard. Au programme : la mosquée Sheikh Zayed, les montagnes omanaises, un week-end au Liban, de l'histoire, des histoires, des anectodes et plein d'autres choses...

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 08:46

blackberryCette déclaration des autorités émiraties, immédiatement suivies par les autorités saoudiennes, a défrayé la chronique jusqu'à paraître dans Le Monde et en une du site de la BBC ; les Emirats arabes unis ont annoncé récemment qu'ils souhaitaient couper les services internet et sms pour les utilisateurs du Blackberry.

 

Loin d'être surprenante, cette décision est plutôt révélatrice de la censure strictement appliquée aux Emirats.


Comment fonctionne un blackberry ? Comme l'illustre parfaitement ce petit schéma (cliquez pour agrandir), les blackberries utilisent un VPN (sorte de tube pour les télécommunications cryptées) jusqu'au Canada, où l'utilisateur à accès à internet. Cela fait exactement comme si l'utilisateur se connectait du Canada, et les autorités se retrouvent gros-jean comme devant, puisqu'elles ne peuvent pas avoir accès aux données échangées.

Pas choquant, vu d'Europe, puisqu'on n'aime pas trop quand les autorités peuvent lire ce qu'on envoie.

 

Mais ici, les Emirats pratiquent une version assez stricte de la censure. Sont bloqués aux Emirats tous les sites relatifs à :

- la critique des religions monothéistes (avec une surveillance accrue pour l'Islam)

- le sexe (même sous des abords pédagogiques), la nudité et la pornographie

- le terrorisme

- les moyens de contourner la censure

- la critique des autorités et du gouvernement

Et ce pour des raisons de "sécurité nationale" (pour rappel, en France, seuls les sites relatifs à la pédopornographie et au négationisme sont bloqués).

 

Du coup, un utilisateur qui se connecte du Canada (tout en étant aux Emirats, grâce à son Blackberry) n'est pas soumis à cette censure, ce qui dérange profondément les Emirats.

 

Cela dit, on estime à 500 000 les utilisateurs de Blackberry aux EAU (sur 5 millions d'habitants, c'est pas mal), et des négociations sont déjà en cours pour régler ce problème. Nul doute que Blackberry, pour sauver son marché, acceptera une version plus édulcorée d'internet pour les Emirats...this-site-is-blocked.JPG

 

En photo, je vous mets le petit panneau qui nous indique que le site que l'on visite n'est pas acceptable aux EAU, et que l'on rencontre assez souvent, parfois même sur des articles Wikipédia.

Bien sûr, les moyens de contourner ce genre d'interdiction ne manquent pas, mais je n'en parlerai pas ici (parce que c'est interdit, si vous avez bien suivi).

A noter aussi que la censure est bien plus forte en anglais et en arabe, qu'en français (rapport aux gens qui mettent les sites sur liste noire). Et je suis convaincu qu'en parlant tchèque, quechua ou tagalog, la censure est quasiment absente (mais peut-être que les sites internet aussi, du coup...).

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 08:28

C'est l'été aux Emirats, donc on solde tout. Même les amendes.

 

Il y a quelques jours, le journal local, Gulfnews, a annoncé une décision surprenante des autorités d'Abu Dhabi. Pour inciter les gens à venir payer leurs amendes, ils ont fait un rabais de 50% sur les amendes, PV...

 

voiture-sale.JPGIl faut savoir que les PV ne sont pas donnés ici (jusqu'à 400 Dhs, soit 80€ pour un petit excès de vitesse, 500 Dhs, 100€ pour un stationnement, et ça peut monter jusqu'à plusieurs milliers de Dirhams si un local se plaint de votre conduite), et que les policiers, Indiens ou Pakistanais pour la plupart, sont rémunérés en pourcentage de leur travail ; plus ils mettent d'amendes et plus leur salaire est élevé (un bel exemple de rémunération au mérite...). Du coup, ils n'hésitent pas à faire du zèle, souvent un peu trop, et rarement envers les comportements vraiment dangereux.

 

On peut même recevoir une amende si notre voiture est trop sale, ce qui arrive vite, à cause de la poussière, du sable, et de la condensation qui vous colle tout ça sur les vitres. Si on ne fait rien, la police peut décider d'emmener la voiture. En photo, vous avez un bel exemple de voiture sale (une voiture peut devenir aussi sale en moins d'un mois), avec un avis d'enlèvement collé sur le parebrise, et une bonne blague écrite sur le capot).

 

En plus, comme la plupart des Emiratis ne payent pas les amendes (ils sont au-dessus de ça, mais j'en reparlerai), qu'il y a des radars tous les 2 ou 3 kilomètres, et qu'il est très difficile de trouver une place de parking, certains expatriés se retrouvent parfois avec des jolies factures à la fin de l'année. Du coup, les soldes ont provoqué des files d'attente interminables pour payer ses amendes.

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 10:49

A l'occasion de mon premier accident de voiture, voilà l'occasion de faire un petit point sur la circulation aux Emirats.

 

Partons du fait divers. J'étais à une station service, moteur arrêté pour prendre de l'essence. Quand soudain, la voiture devant moi fait une marche arrière. 5 mètres... sans jeter un seul coup d'oeil dans le rétro, pour finalement m'emboutir le pare choc. Résultat ; un pare choc défoncé et deux heures de perdues. A chaque accident, il faut en effet appeler la police pour un constat, sinon, impossible de faire réparer la voiture.

 

Mais ce qui est étonnant, ce que je n'ai pas encore eu d'autres accidents jusque là. En effet, la conduite est plus un sport qu'autre chose aux Emirats, et les accidents sont très très courants.

 

trafi.JPGEn ville, les accidents ne sont pas très graves. Rien que de la tôle froissée dans la plupart des cas. Principaux responsables ; les taxis, qui conduisent comme en Inde ou au Pakistan ; comme des pieds. On se demande même parfois s'ils ne conduisent pas avec les pieds. Au moment de s'engager, ils peuvent savoir qu'ils n'ont pas la priorité, que l'autre voiture n'aura pas le temps de freiner, qu'eux n'auront pas le temps de passer, ils y vont quand même. Changements de files intempestifs, clignotant relégué au rang de décoration de Noël, freinages brusques et tardifs, tout y est.
Mais le plus dangereux, ce n'est pas ça. Ce sont les indiens qui traversent les routes (2 fois 4 voies de circulation à 80 km/h) à toute heure du jour et de la nuit, en courant, et même lorsqu'il y a beaucoup de circulation.

 

Sur l'autoroute, le danger est différent. Ce ne sont plus les taxis qui amènent du danger, mais les Emiratis, qui dans leurs gros 4*4, roulent à toute vitesse (200 km/h ou plus) et qui slaloment entre les voitures. Ils ne payent pas les PV, donc ils se permettent de passer à toute vitesse devant les radars. Et quand ça tape, ça fait mal.

Les Emirats détiennent un triste record en la matière : le plus gros accident du monde, un matin de brouillard, sur l'autoroute entre Abu Dhabi et Dubaï, en 2008. 235 voitures impliquées, pour (seulement) 6 morts.

Et les Indiens qui traversent ? Rassurez-vous, ils traversent aussi l'autoroute. Ca m'a valu une grosse frayeur il y a 2 semaines quand j'ai vu un Indien qui marchait tranquillement à 100 mètres devant moi, sur une autoroute de 2 fois 6 voies, quand je roulais à 140 km/h.

 

Cette négligence au volant est principalement dû à leur culture. De nombreux musulmans (surtout les indiens et les pakistanais) récitent une prière avant de prendre le volant, et sont ainsi "protégés". En plus de celà, ils sont convaincus que si Allah a décidé que leur heure était venue, ils ne pourront rien y faire. A l'inverse, si ce n'est pas encore le moment, alors ils ne risquent rien. Vous pouvez imaginer ce qu'une telle mentalité entraîne comme style de conduite...

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 16:30

Qui ne le sait pas ; en ce moment c'est la coupe du monde. Et vu que ça occupe quand même un bon nombre de mes soirées en ce moment, il fallait bien que j'en parle un peu.

 

Ici, aucun problème pour regarder la coupe du monde. Pensez, avec autant de gens qui viennent de partout dans le monde, à peu près tous les bars et tous les hôtels rediffusent l'intégralité des matchs.

A Dubaï, ils ont même installé une grande tente (climatisée, bien sûr), avec un écran géant sur la plage pour permettre à un grand nombre de suivre leur équipe nationale.

A chaque match, l'ambiance est très bonne et les supporters arborant drapeaux et maillots nationaux (de contrefaçon) ne manquent pas.

 

2010-afrique-du-sud-copie-1Et les Emiratis ? Jouer au foot en dish-dash ne doit pas être très pratique et je ne serais pas loin de mettre ma main à couper que personne ne connaît un seul joueur de foot des Emirats.  Malgré tout, il leur arrive de chausser les crampons, de retirer la dish dash pour aller taper dans la balle. Ils ont même une équipe nationale, qui s'est vaillamment défendu pendant les qualifications, mais qui s'est fait battre par la Corée du Nord (grande nation du football, comme chacun sait).

Pourtant, les Emiratis, et plus généralement les arabes du Golfe, sont fans de football. Vraiment fans. Ils ont un championnat local, dont le niveau doit être proche de celui de notre CFA-2, mais dont ils suivent tous les matchs dans les petits restaurants. Ils ont de très grands et très beaux stades, qui sont du coup à moitié vides. Le Qatar veut d'ailleurs profiter de ses jolis stades pour être candidat à l'organisation du mondial 2022.

 

Mais les Emiratis sont meilleurs quand ils font travailler les autres, et c'est pour ça que les clubs émiriens commencent à dépenser des sommes rondelettes pour faire venir des joueurs de renom. Fabio Cannavaro, champion du monde en titre, va donc venir jouer à Dubaï la saison prochaine. Dans le pays voisin, au Qatar, c'est Juninho, l'ancien Lyonnais, qui coule des jours paisibles et joue pour un club local.

Et du coup, ils sont également fans de ces joueurs quand ils jouent au mondial. Les Emirats sont même actionnaires de certains grands clubs anglais (le stade d'Arsenal s'appelle l'Emirates Stadium ; pas un hasard), et ont des partenariats avec de très grands clubs européens (la Juventus de Turin, Madrid ...).


Bref, le foot transcende les frontières, et ça m'impressionne toujours autant de voir que même au fin fond de l'Oman, les jeunes ont le maillot de Lionel Messi ou de Zidane (par contre, depuis Zidane, les ventes de maillot français ne trouvent plus beaucoup preneurs).

 

Je termine avec une petite blague, qui, paraît-il, est très populaire au Pérou, mais s'applique très bien aux Emirats :

Que fait un Emirati après avoir gagné la coupe du monde ?

Réponse : il éteint sa PlayStation !

(On va finir par pouvoir la faire avec les Français cette blague, si on continue comme ça ...)

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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 10:45

emirates palaceVous l'avez peut-être déjà vu, vous n'irez peut-être pas le voir, mais vous en avez sûrement entendu parler : le film Sex and the City 2 vient de sortir au cinéma.

Et cette fois-ci, les 4 amies partent vers une destination plus exotique que New York City : Abu Dhabi.

 

Et la question que tout le monde se pose : c'est vraiment comme ça Abu Dhabi ? Pas exactement...

 

Déjà, le film a été tourné au Maroc ; l'équipe de tournage n'a jamais mis les pieds aux Emirats. Apparemment, leur intention première était de le tourner à Dubaï, mais un film racontant les moeurs libertines de 4 américaines, et le mot "Sex" dans le titre du film n'ont pas vraiment plu à Dubaï (je reviendrai sur la censure et les "bonnes moeurs" aux Emirats). L'émirat d'Abu Dhabi aurait alors accepté d'accueillir l'équipe, d'où le fait que le film se passe à Abu Dhabi et pas à Dubaï, puis l'équipe de production a choisi le Maroc, craignant de ne pas pouvoir tourner le film comme ils l'entendaient.

 

Je n'ai pas vu le film (il est censuré aux Emirats ; ce genre d'histoire dérange un peu ici), mais je peux déjà affirmer qu'Abu Dhabi ne ressemble pas à ce qui est dans le film. On y montre des souks anciens, étroits, plein de poussière et de bruits des marchandages, avec 90% de locaux en dish dash et quelques touristes... C'était un peu vrai il y a 40 ans, mais aujourd'hui, ce genre de souk n'existe pas à Abu Dhabi ; les gens font leurs courses à Carrefour, et les locaux sont loin de faire 90% de la population (ils sont plus proches des 10%). Ils se déplacent en 4*4, et ce sont les Indiens et les Pakistanais qui marchent sur les trottoirs, dans des grandes rues bétonnées de 2 fois 4 voies, et non des petites ruelles poussièreuses... Nous Européens, on adore ce genre de petites rues, de vieux souks... mais ici, l'utile a pris le dessus, et les villes sont taillées à l'américaine.

Même l'Emirates Palace, très présent dans le film, ne ressemble pas à ça en vrai (ci-dessus, le vrai Emirates Palace).

En gros, le Abu Dhabi du film ressemble plus au Maroc qu'aux Emirats !

 

(Cela dit, je le téléchargerai peut-être pour en savoir un peu plus ; en plus, l'échange de fichier P2P, qui permet de télécharger des films, n'est pas interdit aux Emirats)

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